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Non de Zeus ! Il y a un problème dans le paradoxe

Il est temps de parler d'un de mes films cultes qui tient lieu de référence lorsqu'on évoque les œuvres traitant du voyage dans le temps. Dans la trilogie Retour vers le futur, Marty Mc Fly et le Doc Emett Brown vivent des aventures qui nous transportent d'époque en époque pour notre plus grand plaisir.

Cependant, lorsqu'on y regarde de plus près, un gros problème dans le traitement des paradoxes temporels nous saute aux yeux.

Paradoxal mon cher Watson !

Le principe du paradoxe temporel réside dans l'inversion de la causalité. Pour résumer, le voyage dans le passé permet à une conséquence de devenir un facteur de sa propre cause. Les paradoxes les plus connus sont le paradoxe du grand-père et le paradoxe de l'écrivain

Le premier établit le problème suivant : si je voyage dans le passé et que je tue mon grand-père avant que mon père soit né, je remets en cause ma propre naissance. 

Le second peut se décrire ainsi : si un écrivain se fait souffler l'idée de son roman par un voyageur venant du futur qui connait déjà le livre dans son époque, cela veut dire que le livre ne peut exister que si le voyageur du temps connait le livre mais pour qu'il le connaisse, il faut que l'écrivain l'ait écrit. C'est le paradoxe traité dans le film Terminator.

Les deux théories

Il existe deux théories qui permettent de résoudre ce type de paradoxes temporels.

La théorie de la ligne temporelle unique stipule que tout changement dans le passé modifiera la ligne temporelle unique de telle manière que les éléments n'existant plus à cause des changements disparaitront.

La théorie du multivers imagine qu'à chaque modification du passé par un voyageur du temps, une nouvelle ligne temporelle, différente de la ligne d'origine se crée et que des réalités alternatives coexistent.

Si on parlait vraiment des films ?

Dans Retour vers le futur premier du nom, Marty Mc Fly se retrouve dans le passé, à l'époque où ses parents sont censés se rencontrer. Lorsque les choses tournent mal et que la rencontre entre ses parents semble compromise, Marty se met à disparaitre ce qui montre que Robert Zemeckis et Bob Gale se sont basés sur la théorie de la ligne temporelle unique : la ligne temporelle unique est modifiée et comme Marty n'est jamais né, il disparait.

Dans le second volet, Après avoir entendu Doc et Marty parler de la De Lorean, le vieux Biff retourne dans le passé pour donner l'almanac des sports à la plus jeune version de lui-même. Ce changement, comme l'explique si bien le Doc à Marty, crée un présent alternatif dans lequel Biff a le pouvoir, sans que cela fasse disparaître le Marty dont on suit les aventures. Cela montre que le scénario est basé sur la théorie du multivers.

Il y a donc un soucis de cohérence entre les deux récits.

Et si tout avait été différent

Imaginons ce que les histoires auraient pu devenir si on avait appliqué une théorie cohérente aux deux films.

Si la théorie du multivers avait été appliquée au premier film, Marty n'aurait absolument rien risqué au fait que ses parents ne se rencontrent pas. L'univers A, celui duquel il vient, aurait été celui dans lequel ses parents se rencontrent et l'univers B, créé par les changements apportés au passé aurait été celui dans lequel ils ne se rencontrent pas et les deux auraient coexisté.

Il faut avouer que ça aurait créé beaucoup moins de tension dramatique dans cette scène magistrale dans laquelle Marty joue de la guitare sur Earth Angel.

A contrario, si on avait appliqué la théorie de la ligne temporelle unique dans le second volet, le changement effectué par Biff dans le passé aurait modifié toute la ligne temporelle et Marty et Doc, tels qu'on les connait n'auraient plus du tout existé.

Difficile de dérouler la suite du scénario avec des personnages qui n'existent plus.

Ma conclusion

Le voyage dans le passé soulève tellement de problèmes qu'il est compliqué de pouvoir écrire des récits sur le voyage dans le temps et de rester cohérent à chaque instant.

On pardonnera aisément ces petits écarts à ce chef-d'œuvre du cinéma que je ne me lasserai jamais de regarder.